Ermo

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dimanche 6 janvier 2008

Hibernation

J'étais un enfant, mais la vie m'avait déjà jeté à la figure sa part de réalité sombre. Au point de me faire douter de l'existence d'autre chose dans la vie. J'étais jeune, j'avais souffert, j'avais eu peur. J'avais survécu, et jamais rien ni personne ne pourra me dire pourquoi, pour quoi. Ou plutôt si, peut-être moi-même, si un jour j'accepte de m'offrir ma réponse à moi, a posteriori. Je n'en tire aucune gloire, je n'avais aucun mérite, l'instinct de survie est universel. Juste une expérience particulière.

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dimanche 9 septembre 2007

Titre en grève aujourd'hui

Certaines personnes ont une grande sensibilité et une grande intelligence, mais ne parviennent pas à en faire quelque chose de "bien" : c'est-à-dire que, pour toutes sortes de raisons liées à leur histoire, leur environnement ou toute autre contrainte extérieure, elles n'arrivent pas à faire les bons choix, les bons choix étant en fait ceux que l'on s'approprie, donc ceux qui correspondent à ce que l'on veut vraiment, et finalement ce sont les plus enrichissants. Cette difficulté rend ces personnes très malheureuses, bien sûr parce qu'elles doivent ainsi subir les conséquences de ces mauvais choix, mais surtout elles sont encore plus malheureuses parce qu'à cause de leur intelligence et/ou sensibilité, elles ont (plus ou moins) conscience de ce problème d'indécision, cette incapacité à faire les bons choix, ou même simplement à faire des choix. Bien entendu, il existe toujours des tas de raisons réelles, concrètes, des contraintes extérieures ou autres qui expliquent ces choix (ou ces non-choix). Pourtant elles sentent bien qu'au fond elles en sont elles-mêmes en grande partie responsables, et cette idée est difficilement supportable.

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lundi 9 juillet 2007

Handicap

Je me souviens de l'entretien avec le radiologue. Un brave type : il avait tenu à m'expliquer les effets secondaires de la radiothérapie malgré mon jeune âge, certainement par conscience professionnelle. Mon souvenir est flou, d'autant plus que je n'étais sans doute pas au mieux de ma forme au moment de l'entretien, probablement sous chimio. Mais je me rappelle sa gêne, et ses efforts louables pour m'expliquer ces choses d'adulte, pas faciles à faire comprendre à un gamin d'une dizaine d'années. Imagine : non seulement il y a le problème d'aborder des questions d'ordre sexuel avec un gosse, mais en plus le gamin devant toi, tout sage et attentif, tu te doutes qu'il ne se sent pas très concerné : pour le moment guérir d'une leucémie ça suffit à son horizon, il n'en est pas encore vraiment rendu à envisager sa vie d'adulte, ça doit lui sembler un peu lointain.

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