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Mot clé - Moutons

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lundi 21 avril 2008

Cynisme

Je déjeune seul au resto administratif. La bouffe est dégueulasse, normal. J'enlève les morceaux de viande les plus immangeables. J'observe les individus autour de moi. Groupes de collègues, quelques travailleurs solitaires pressés. Dans chaque groupe, il y a toujours un gros con pour avoir un rire gras et vulgaire, qui lui permet de ne pas se sentir trop seul en sortant ce qu'il croit être des traits d'humour. On dit du mal de telle personne absente, tout le monde est bien d'accord, on en rajoute des louches. On fait la conversation, aussi creuse que possible, consensus obligatoire. Certains se sentent obligés de raconter leurs petits soucis du quotidien, rigoureusement dénués d'intérêt. Peut-être s'imaginent-ils que ça intéresse quelqu'un ? Ou peut-être qu'ils croient ainsi se mettre en valeur ? Les timides se contentent de ne pas se faire remarquer, surtout ne laisser aucune trace de personnalité.

J'ai envie de vomir.

Appartenir au groupe, n'importe comment, faire n'importe quoi plutôt que de rester seul. Docilité des petits moutons, animaux sociaux allergiques à la liberté : plutôt suivre la masse vers le précipice que survivre seul. Les gens préfèrent se boucher les yeux et les oreilles plutôt que d'admettre leur solitude et tout ce qu'elle a d'effrayant. je pense à ces paroles de Renaud : "vivre libre c'est souvent vivre seul / ça fait p'têt mal au bide mais c'est bon pour la gueule" (Manu).

On est toujours seul, certains le savent et en souffrent, la majorité préfère l'ignorer à tout prix.

samedi 2 juin 2007

Les 10%

J'étais parti pour un petit commentaire, et puis finalement ma réflexion m'a emmené plus loin que je ne le pensais. C'est ce texte intéressant de Mémoires d'un apathique qui m'a fait réfléchir :

"Mais de se dire que si ce pourcentage (de 10%) n'augmente pas, nous continuerons à habiter un monde aberrant et inique. Parce que 90%, les autres, continueront à faire ce qu'on leur demande, quoi qu'on leur demande..."

Je me permets une modeste hypothèse d'interprétation : en général, l'être humain a tellement besoin de se rattacher à une norme, et est tellement effrayé par l'éventualité d'en être exclu, qu'il a tendance à chercher les ressemblances avec ses plus proches voisins. Mais comme les différences restent nombreuses (par définition tout être humain est unique), le groupe tend à se définir par opposition au reste du monde, ceux qu'on ne connaît pas, qu'on ne comprend pas, donc qui font un peu peur en fait. Finalement, l'être humain se sert plus de son cerveau pour se conformer aux exigences de son groupe social que pour exercer sa liberté, cet exercice nécessitant à l'opposé une démarche de "solitude intellectuelle".

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mercredi 13 septembre 2006

"Je suis juste normale"

Sur le coup j'ai pas tilté, j'essayais de rester calme et concentré sur la conversation. Comme d'hab', tu me faisais sentir que j'avais tort, que je me trompais, que mon imagination me jouait des tours. Mais hier soir je sentais comme un truc qui me gênais, et je me rends compte que je me suis pris un joli petit coup de poignard dans le coeur : "je suis juste normale", tu m'as dit.

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vendredi 28 juillet 2006

Ma vie à moi, épisode 1

Je naquis par un beau jour d'un certain mois d'une année particulière. Disons pour être précis que c'était en été. Déjà, vous mesurez combien je mets en jeu mon anonymat en dévoilant d'aussi confidentielles informations. Mais dès le départ je fis preuve d'un caractère asocial et malsain, en montrant mon cul au lieu de présenter ma tête (comme le font tous les bébés honnêtes). Il fallut donc faire subir à ma pauvre maman une césarienne pour extraire le petit récalcitrant, qui inaugurait là une longue carrière d'emmerdeur professionnel (carrière que j'espère encore longue et fructueuse).

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vendredi 23 juin 2006

Football

Une fois n'est pas coutume, parlons d'un sujet d'actualité. A l'heure où les amateurs se préparent anxieusement à hurler frénétiquement sur leur poste de télévision (qui ne leur a rien fait), à l'heure où les réfrigérateurs ronronnent autour des indispensables bières, à l'heure où un pays tout entier s'inquiète du résultat d'un match sportif comme si une attaque nucléaire en dépendait, abordons donc avec l'impartialité qui nous caractérise (sic) ce sujet de merde, j'ai nommé le football. Je vous préviens, au moment où j'écris cette phrase je ne sais pas encore ce que je vais en dire !

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jeudi 18 mai 2006

Une seule bière

Il était une fois, dans un pays merveilleusement lointain, un type qui s'appelait Pierrot, mais il aurait aussi pu s'appeler Robert comme tout le monde. Pierrot vivait tout là-haut sur la montagne blanche, avec ses moutons, son chien et sa bite. D'ailleurs il avait aussi un couteau. Pierrot s'ennuyait ferme sur sa montagne blanche de mes deux, ou plutôt comme il disait lui-même avec le vocabulaire un peu rude qui sied aux gens solitaires et bourrus : "Putain qu'est-ce que je me fais chier."

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