Ermo

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lundi 10 novembre 2008

Loser

L'excitation. D'abord légère, tu commences tranquille, tu te laisses le temps de réfléchir, tu observes. Puis elle augmente, elle commence par des signes d'impatience, un peu de nervosité. Tu vas plus vite. Tu réfléchis moins. La tension monte, tu te laisses embarquer plus loin, sans aller encore au bout. Tu t'accroches. Tu deviens fébrile. Tu joues, tu joues encore, tu joues trop, tu risques de plus en plus gros. Tu oublies de prendre en compte la psychologie de l'adversaire. Ça va de plus en plus vite, tu n'attends pas, tu fonces, tu veux réussir, tu veux les baiser. Tu te laisses envahir par l'orgueil, la rancune te guide n'importe où, tu fais n'importe quoi, tu ne crois plus personne, tu te plantes, tu y retournes encore, ça continue, ça joue, tu y crois trop, tu recommences encore une fois, tu merdes encore... Tu te dis stop, tu voudrais t'arrêter, rien n'y fait, tu es aspiré, encore, encore une fois, juste une fois... Tu crèves d'impatience, tu en oublies d'aller pisser, tu ne prends même plus le temps d'allumer un clope, tu te dis "cette fois-ci", oui cette fois-ci ce sera toi, tu fonces comme un taré, les mises s'envolent, tu perds le sens de la mesure, tu suis, tu y crois trop, tu plonges, l'adrénaline, les palpitations, les tremblements, le grand moment où tout bascule, oui, non, si, encore, encore, encore !!!

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dimanche 2 novembre 2008

Mon père est mort

Ce soir là. Téléphone, ma mère. Mots hésitants, sanglots dans la voix. Bribes de phrases, camion, accident, mon père. "On ne sait pas ce qui s'est passé... il ne pourra plus nous dire... Il est mort !"

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lundi 21 avril 2008

Cynisme

Je déjeune seul au resto administratif. La bouffe est dégueulasse, normal. J'enlève les morceaux de viande les plus immangeables. J'observe les individus autour de moi. Groupes de collègues, quelques travailleurs solitaires pressés. Dans chaque groupe, il y a toujours un gros con pour avoir un rire gras et vulgaire, qui lui permet de ne pas se sentir trop seul en sortant ce qu'il croit être des traits d'humour. On dit du mal de telle personne absente, tout le monde est bien d'accord, on en rajoute des louches. On fait la conversation, aussi creuse que possible, consensus obligatoire. Certains se sentent obligés de raconter leurs petits soucis du quotidien, rigoureusement dénués d'intérêt. Peut-être s'imaginent-ils que ça intéresse quelqu'un ? Ou peut-être qu'ils croient ainsi se mettre en valeur ? Les timides se contentent de ne pas se faire remarquer, surtout ne laisser aucune trace de personnalité.

J'ai envie de vomir.

Appartenir au groupe, n'importe comment, faire n'importe quoi plutôt que de rester seul. Docilité des petits moutons, animaux sociaux allergiques à la liberté : plutôt suivre la masse vers le précipice que survivre seul. Les gens préfèrent se boucher les yeux et les oreilles plutôt que d'admettre leur solitude et tout ce qu'elle a d'effrayant. je pense à ces paroles de Renaud : "vivre libre c'est souvent vivre seul / ça fait p'têt mal au bide mais c'est bon pour la gueule" (Manu).

On est toujours seul, certains le savent et en souffrent, la majorité préfère l'ignorer à tout prix.

mardi 11 décembre 2007

Ce soir j'arrête

Les crises d'angoisse c'est chiant, j'en ai marre. Bon allez, une petite dernière, un petit lysanxia pour faire passer, et après, c'est décidé :

j'arrête.

(je vous dirai combien de temps j'aurais tenu)

(par contre le clope je continue, faut pas déconner non plus)

vendredi 26 octobre 2007

La quête et le calme

Il était une fois un guerrier. On a appris au guerrier à se battre, à faire preuve de bravoure et de courage. Le guerrier a fait ses preuves, il a pourfendu un ou deux dragons. Oh, pas des dragons trop méchants, mais des corrects quand-même, disons des dragons de taille moyenne. Le guerrier possède des armes et il sait s'en servir. Le guerrier parcourt le temps et l'espace, à la recherche de quelque chose... Que cherche-t-il ? Un nouveau dragon à terrasser ? Une ou deux veuves, quelques orphelins à défendre ? Une princesse à délivrer ? Une guerre contre des barbares envahissants ? Une justice à faire régner, une mission divine peut-être ? Non, le guerrier n'a pas de quête. Pauvre guerrier privé de quête ! Que peut-il faire ? Il erre sans but.

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vendredi 24 août 2007

Les petits pas

Je fonctionne beaucoup (trop) de façon intellectuelle plutôt qu'intuitive. Je me suis construit tout un système bizarre, un peu bancal, peut-être même complètement tordu, qui me permet de maintenir un équilibre relatif entre mes mauvais et mes (rares) bons côtés. Je me méfie de mes intuitions et de mes sentiments, parce que je sais qu'ils m'entraînent souvent sur la pente négative (auto-dévalorisation, isolement, angoisses et autres joyeusetés du genre). J'essaie de m'en défendre avec du rationnel, du concret, de l'objectif. Par exemple, si je réussis à faire tel truc qui me semblait très compliqué, c'est que je ne suis pas si nul que ça. Je peux me permettre de faire un truc dont j'ai envie si j'estime l'avoir mérité. Tout cela n'est évidemment pas calculé de façon précise, au contraire : avec l'habitude, ça devient naturel, et je n'ai plus à y réfléchir. Sauf quand je perds vraiment le fil : là, par contre, c'est indispensable de s'y raccrocher, comme on se rattrape aux branches quand on tombe de haut. Dans l'urgence on s'y agrippe avec les mains, avec les pieds, avec les ongles, avec les dents s'il le faut... avec l'énergie du désespoir (curieuse expression d'ailleurs : ne serait-il pas plus juste de dire "énergie du dernier espoir" ?)

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jeudi 23 août 2007

Les mouettes de Dublin

Dublin. Voyage boulot. Un boulot chiant, une ville intéressante. Les cris des mouettes. Bêtement, je n'avais pas réalisé que Dublin était au bord de la mer. Le cri des mouettes c'est un son très moche, mais ça fait un peu sauvage, libre, naturel, tout ça.

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dimanche 24 juin 2007

Question d'un lecteur égaré

Quelqu'un est passé aujourd'hui sur ce blog, après avoir cherché "Comment se débarrasser de la peur de la mort ?" dans Google.

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mardi 12 juin 2007

Urgences

Ce soir j'ai fait un tour aux urgences d'un hôpital (rien de sérieux, rassurez-vous !).

Attendre son tour aux urgences, ça ne soigne pas vraiment mais ça relativise quand-même pas mal les problèmes...

lundi 11 juin 2007

Confident involontaire

Pourquoi ? Pourquoi fallait-il qu'elle me le dise ? Putain de merde, pourquoi avait-elle besoin de me faire cette confidence ? Pourquoi me choisir comme témoin, pourquoi une telle confiance en moi ? Je sais pas, c'est le genre de truc qu'une fille dit à sa meilleure amie, ou alors carrément à tout le monde, mais en tout cas pas seulement à moi !? Ça m'apprendra à être trop... Trop quoi d'ailleurs ? Trop gentil, trop rassurant, trop neutre, trop insignifiant ? Merde alors, c'est quand-même pas de bol.

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samedi 2 juin 2007

Les 10%

J'étais parti pour un petit commentaire, et puis finalement ma réflexion m'a emmené plus loin que je ne le pensais. C'est ce texte intéressant de Mémoires d'un apathique qui m'a fait réfléchir :

"Mais de se dire que si ce pourcentage (de 10%) n'augmente pas, nous continuerons à habiter un monde aberrant et inique. Parce que 90%, les autres, continueront à faire ce qu'on leur demande, quoi qu'on leur demande..."

Je me permets une modeste hypothèse d'interprétation : en général, l'être humain a tellement besoin de se rattacher à une norme, et est tellement effrayé par l'éventualité d'en être exclu, qu'il a tendance à chercher les ressemblances avec ses plus proches voisins. Mais comme les différences restent nombreuses (par définition tout être humain est unique), le groupe tend à se définir par opposition au reste du monde, ceux qu'on ne connaît pas, qu'on ne comprend pas, donc qui font un peu peur en fait. Finalement, l'être humain se sert plus de son cerveau pour se conformer aux exigences de son groupe social que pour exercer sa liberté, cet exercice nécessitant à l'opposé une démarche de "solitude intellectuelle".

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dimanche 20 mai 2007

Kurt

I tried hard to have a father
But instead I had a dad

Kurt Cobain, "Serve the Servants"

(Moi non plus, je sais pas trop ce que ça veut dire)

lundi 14 mai 2007

Dimanche moche (2)

Je rentre à Paris après avoir passé le week-end dans ma ville natale. Le ciel est gris, il pleut souvent. J'ai vu mes soeurs, ma mère, mes amis. Avec mes soeurs on se dit bonjour, comment ça va, on se donne les dernières nouvelles et puis on se dit au revoir. Avec ma mère on parle plus, mais je ne suis pas sûr que ce soit meilleur pour moi. Avec mes amis en général je suis bien, même si je me demande souvent pourquoi ils semblent m'apprécier. On discute, on boit pas mal, on rit un peu. Tout ça semble tellement dérisoire. Je me demande pourquoi ça me laisse cet arrière-goût mélancolo déplaisant. Une sorte de nostalgie pour quelque chose que je n'aurais jamais connu.

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vendredi 20 avril 2007

Du doute, de la politique... et de la patience

Aujourd'hui, intéressons-nous un chouïa au monde extérieur. Il ne vous aura pas échappé que les élections approchent (ou alors posez-vous des questions, c'est assez grave). N'espérez pas que je commente ici les derniers rebondissements de la campagne des uns ou des autres, plein de gens le font déjà, et beaucoup mieux que je ne saurais le faire. Je n'aurai pas non plus la prétention de vous infliger des consignes de vote, rassurez-vous. Mais j'avais quand-même envie de parler de politique, c'est donc ce que je vais tenter de faire ci.

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jeudi 12 avril 2007

Les petits papiers

L'autre jour je profitais d'un voyage en train pour faire mon "petit papier" : c'est la liste des choses à faire, en quelque sorte. J'étais d'assez bonne humeur, et donc plutôt bien disposé à répertorier les petites corvées du quotidien et les trucs que je veux faire. Le train est assez bien adapté à cette tâche, puisque je ne peux pas y faire grand chose d'autre. Aucun risque que je m'arrête en me disant "ah ben ça c'est vite fait, je n'ai qu'à m'en occuper tout de suite", ce qui fait avancer une chose mais en fait aussi oublier quelques autres. Et puis le train est propice à laisser divaguer l'esprit, ce qui me permet de retrouver par hasard des bricoles auxquelles j'avais pensées de temps et temps et toujours oubliées.

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vendredi 23 mars 2007

Besoin (vital) de solitude

On est trois dans un bureau pour deux, et en plus on ne peut pas déplacer le mobilier. Bien entendu j'ai droit à la plus mauvaise place, étant le dernier arrivé. Penché sur mon écran, la tête dans le courant d'air et les pieds qui surchauffent collés au radiateur, j'ai connu mieux ! D'accord, j'imagine qu'il y a pire comme conditions de travail. Avec mes deux voisins de bureau on ne se parle pratiquement pas, alors qu'on passe toute la journée ensemble. On se gêne, sans doute qu'on voudrait tous un peu de solitude. En tout cas moi j'en voudrais, ô combien ! Et puis j'ai un peu honte d'oser dire ça, mais il faut bien avouer que l'un de mes collègues transpire beaucoup, c'est pas sa faute mais j'arrive pas à m'habituer à l'odeur (pas franchement agréable) de ce bureau.

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vendredi 16 février 2007

Partir

Ce soir je suis triste. Je vais bientôt partir, quitter un petit monde qui représente finalement une partie non négligeable de ma vie. Y laisser toutes ces petites habitudes, tout cet environnement familier, beaucoup de souvenirs, des petits et des grands. Y avoir vécu quelques satisfactions, en garder aussi quelques regrets.

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vendredi 2 février 2007

Grand frère ?

Petite échappée hors de la banalité des échanges quotidiens ce soir. Petit cadeau des circonstances, instants légers chapardés au ronron habituel. Un dialogue, modeste mais vrai, l'un de ceux où l'on abandonne quelques uns de nos réflexes de défense pour se dévoiler, juste un peu. Oh, pas grand chose, rien qu'un échange sincère, juste un tout petit peu moins superficiel que d'habitude. Combien de temps, quinze ou vingt minutes, pas plus. Rien que quelques paroles sans doute vite oubliées.

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jeudi 25 janvier 2007

Au fil de l'eau

Ce n'est pas de plus en plus facile de me mettre à vous écrire une petite bafouille. Parce que j'ai concrètement moins de temps, mais aussi parce que je manque d'inspiration. En fait ce n'est pas exactement ça : je crois que j'ai toujours quelques idées à raconter, mais j'en ressens moins le besoin, et parallèlement j'ose moins, je suis un peu plus pudique. C'est lié au fait que, d'une façon générale, je me sens mieux maintenant que je ne l'étais il y a quelques mois. Or ceci a un effet pervers, c'est que j'ai tendance à plus me protéger sous ma carapace, pas nécessairement m'isoler socialement mais simplement retrouver un fonctionnement social "normal" : un fonctionnement social normal consiste généralement à ne pas montrer, voire dissimuler, tout ce qu'on considère (à tort ou à raison) comme une faiblesse, un défaut, une faille, une fragilité. C'est naturel : montrer ses points faibles, c'est se rendre vulnérable. Mais c'est un peu dommage aussi, parce que cela implique souvent aussi de cacher toute forme de sensibilité, donc de perdre une grande partie des contacts potentiels avec autrui, c'est-à-dire de rester trop souvent à la surface des choses (conversation passe-partout, paroles vite oubliées).

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samedi 23 décembre 2006

Famille de cinglés

Alors c'est un peu compliqué : j'avais écrit ce texte il y a une dizaine de jours (je viens de le mettre en ligne à l'heure où j'écris ceci). Mais après réflexion je ne l'avais pas mis en ligne tout de suite, parce que je sentais que quelque chose me tracassait par rapport à ça, sans vraiment savoir quoi. J'ai mieux compris le problème le lendemain : en fait j'étais un peu trop sûr de moi, je ne mesurais pas les difficultés qui allaient survenir.

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