Je ne croyais pas si bien dire.

Effectivement il y en avait, de la pression, à évacuer dans la cocotte-minute, ce soir. Une grosse vague, un raz-de-marée. C'est vite devenu une méchante angoisse, retour à mes vieux démons. Souvenirs morbides, avenir proche terrifiant, sentir de nouveau cette peur envahissante, ma vieille compagne. Besoin d'aide, téléphone, médoc. Je déteste ça, j'ai l'impression d'un échec quand j'en ai besoin. Du coup ça me rend encore plus malheureux. Pourtant je n'en abuse pas, j'ai plutôt tendance à essayer de m'en passer, même lorsque c'est difficilement supportable.

Réussir à me nourrir un peu. Trouver une petite activité "cocoonesque" de fin de soirée pour me détendre. Je choisis une BD. Je relis "Le combat ordinaire" de Manu Larcenet. Sans doute en (grande) partie autobiographique, il y raconte ses angoisses, sa difficulté à vivre pleinement sa vie. Mais de façon si simple, si sincère, si juste. Sans drame, même avec quelque distance, un petit voile d'ironie parfois. De façon si vivante et si belle, finalement. J'aime d'autant plus cette BD qu'elle m'a été offerte par des amis. Elle était cachée parmi d'autres cadeaux, pour que ça n'ait pas l'air trop "cadeau pour dépressif". Je ne sais même pas exactement qui parmi eux l'a choisie car c'était un cadeau commun. Je sais seulement qu'il y en a au moins un(e) parmi eux qui me connaît mieux que je ne l'imaginais.

Merci m'sieur Larcenet de réaliser d'aussi belles choses. Et merci à mes amis de me rappeler que je ne suis pas aussi seul que je le crains trop souvent.