Ce week-end il avait été hospitalisé car son coeur ralentissait dangeureusement. Les médecins ont proposé de lui mettre un pacemaker, mais ni lui ni ses enfants n'ont souhaité cette option. Tout le monde était prêt, pour autant qu'on puisse l'être, à accepter l'inéluctable. Eloigner temporairement l'échéance n'avait pas de sens.

Tout à l'heure ma mère a appelé ma soeur, qui est venue me le dire au bureau. Elle a pleuré. Je me souviens quand ma grand-mère est décédée, nous étions avec mon cousin, du même âge que moi (9 ans à l'époque) qui a immédiatement fondu en larmes en apprenant la nouvelle. Moi je ne comprenais pas très bien, je n'avais pas vraiment envie de pleurer, même si j'aimais beucoup ma grand-mère et je sentais bien que c'était le moment. Un peu comme aujourd'hui avec ma soeur. J'ai seulement laissé venir quelques larmes, seul, peu de temps après, en commençant à écrire ces quelques lignes.

Papy, tu resteras à mes yeux un modèle de justice, de droiture morale et d'altruisme. Tu m'as appris, et surtout tu m'as montré, que le courage n'est pas tant une affaire de chance que de volonté. Je t'en suis éternellement reconnaissant.